Selon un article paru fin 2022 dans le quotidien flamand De Tijd, le nombre de Belges absents depuis plus de douze mois pour cause de dépression ou de burn-out a augmenté de 45 pour cent en cinq ans. Selon les chiffres de l'INAMI, l'institution publique fédérale de sécurité sociale, près d'un demi-million de personnes - salariés, indépendants et chômeurs - sont en incapacité de travail ou ne cherchent pas d'emploi depuis plus d'un an.

Tout aussi inquiétant : le nombre de salariés en incapacité de travail de longue durée pour cause de burn-out et de dépression a augmenté de 38 pour cent entre 2016 et 2020. Chez les indépendants, cette augmentation s'élève même à 51 pour cent. 
 
Saviez-vous en outre que le coût des indemnités versées pour les incapacités de travail de longue durée générées par une dépression ou un burn-out s'élevait à plus d'1,6 milliard d'euros ? 

Des employeurs sous tension

Dans notre pays, force est de constater que les travailleurs ont de plus en plus de mal à supporter la pression au travail, laquelle ne cesse d'augmenter. L'absentéisme de longue durée est un véritable fléau pour les entreprises. Songez par exemple au surcroît de pression qui pèse sur les épaules des travailleurs obligés de pallier l'absence de leurs collègues, à l'augmentation des coûts pour les entreprises et à la difficulté de pourvoir au remplacement des collaborateurs défaillants. 

Le fade-out, la menace ultime 

Comme si l'impact de la maladie ne suffisait pas, un autre danger guette le travailleur en incapacité de travail de longue durée : le fade-out. Lorsqu'un tel phénomène survient, le travailleur perd le contact avec ses collègues et avec l'entreprise et disparaît progressivement du paysage. Plus l'absence se prolonge, plus la reprise du travail est difficile. Afin d'éviter le fade-out, il est essentiel de maintenir le contact avec les travailleurs absents, dans le cadre d'un trajet de réintégration adapté et efficace. 

Du trajet de réintégration à une reprise réussie

Ces dernières années, le gouvernement fédéral a mis en place une réforme visant à promouvoir le retour au travail des malades de longue durée. Une stratégie de réinsertion conçue dans le cadre d'une approche professionnelle profite autant aux employeurs qu'aux travailleurs. Une réintégration dûment accompagnée augmente considérablement les chances de reprendre le travail dans des conditions optimales. 

Depuis 2016, le législateur impose un accompagnement des malades de longue durée afin de faciliter leur retour au travail. Un trajet de réintégration réside dans la recherche, menée conjointement par l'employeur et le travailleur, de solutions réalisables visant à réinsérer au sein de l'entreprise un collaborateur en incapacité de travail. Un trajet de réintégration, qui s'inscrit de préférence dans le cadre d'une politique de ressources humaines plus large, se déroule de manière structurée et progressive.

Cette procédure comporte les cinq phases suivantes:

Un plan en cinq étapes clair et précis

  1. Démarrage :

    La demande de trajet de réintégration se fait par écrit et est toujours adressée au conseiller en prévention-médecin du travail. Plusieurs personnes sont susceptibles de lancer un trajet de réintégration : l'employeur, le médecin-conseil de la mutualité ou le travailleur malade de longue durée (de sa propre initiative ou par l'intermédiaire de son médecin traitant). 

  2. Évaluation :
    Le médecin du travail examine si le travailleur est apte à reprendre le travail et fixe des conditions à cette reprise, telles que, par exemple, prévoir (temporairement) un travail adapté. 

  3. Concertation :
    L'employeur, le travailleur, le médecin du travail et les autres parties concernées examinent ensemble la manière de mettre en œuvre les décisions émanant de la deuxième phase. 

  4. Plan de réintégration :
    L'employeur rassemble les mesures concrètes et propose un plan de réintégration basé sur l'évaluation du médecin-conseil. En l’absence de plan de réintégration, l’employeur doit rédiger un rapport motivant sa décision. 

  5. Exécution et suivi :
    Si le travailleur approuve le plan de réintégration, le contenu est repris dans une convention signée par l'intéressé et le médecin-conseil. Ce dernier assure un suivi du plan de réintégration à intervalles réguliers. 

La communication est le fondement même d'une réintégration réussie

Le succès d'un trajet de réintégration passe par une communication efficace et planifiée. Pour un employeur, la règle d'or consiste à maintenir autant que possible le contact, depuis la notification de la maladie jusqu'au suivi du collaborateur réintégré.

Pour qu'une réintégration soit réussie, il convient de tenir compte des conseils suivants : 

  • Impliquez toujours l'ensemble des acteurs concernés par le processus de réintégration : le Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT), le conseil d'entreprise, le médecin du travail, la direction et les managers. 

  • Communiquez clairement et ponctuellement avec les collaborateurs absents. Un travailleur absent de longue durée est susceptible de décrocher mentalement. Comme indiqué précédemment, maintenir le contact permet d'éviter le risque de fade-out. Par conséquent, incitez vos managers et vos cadres à ne pas couper les liens avec les travailleurs absents pour raison de santé. 
     

  • Ne négligez pas les collaborateurs chargés de reprendre le travail de leurs collègues absents : faites en sorte de les motiver et d'encourager leur implication. Cela aura un impact positif sur leur productivité, tout en renforçant le sentiment d'appartenance à un groupe. 

  • Informez vos travailleurs malades de longue durée qu'ils peuvent passer de manière informelle dans l'entreprise avant de reprendre le travail. Cela permettra d'accélérer leur retour. 
     

Les chiffres publiés récemment par les autorités témoignent de l'efficacité des efforts consentis. De 2018 à 2020, le nombre de travailleurs en incapacité de travail a augmenté de 5 pour cent par an. En 2021, ce pourcentage est tombé à 3 pour cent.

Il va sans dire que prévenir vaut toujours mieux que guérir. Découvrez notre article qui énumère les principaux conseils permettant d'éviter un burn-out.

Article : Points d'attention pour éviter le burnout

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